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Rêvés ou éprouvés, fantasmés ou consumés, les jeux autour du plaisir de la chair sont souvent source d'envie, de désirs et/ou de bestialité. C'est à travers une romance et un glissement entre deux notions ambiguës et pourtant si proches dont le "nu" et la "nudité", plus spécifiquement des zones sexuelles masculines et érogènes du "plaisir", que mes récits se nourrissent et prennent sens.

Bien que ceux-ci puissent se traduire par une perversion, proche du voyeurisme ou de la pornographie, d'un dégoulinement insatiable ou maladif du contact charnel ou encore d'un fétiche durement assumé, ils ne sont rien d'autre qu'une accumulation de paradoxes tels que le désir et le dégoût, la douceur et la violence, la contemplation et la répulsion. Ce cocktail de sensations et de sentiments prend forme dans des histoires sculpturales ou couchées sur le papier, agrémentées d'une touche subtile névrotique et amer de frustrations entre le corps, ses contraintes physiques et psychiques mises en exergue par les spectres de l'intimité et de la luxure.

C'est par le sens du toucher et par différentes postures que mes objets ouvrent les corps, les refaçonnent et les disposent scéniquement au travers de multiple point de vue faisant émerger mes songes et mes pensées, perceptibles ou non.

Ayant une attache particulière pour les codes de représentations et les compositions de l'art baroque et romantique. Les propositions dévoilées apparaissent comme léchées ou maniérées, ces exigences agissent comme un linceul couvrant partiellement une extase. La finesse et la rigueur de la main laissent transparaitre des corps propices à une possible douleur, une sensibilité enfouie. Rétorquant ainsi la pulsion face à la réflexion, sublimant ainsi l'insatisfaction de l'acte sexuel de son émetteur face aux limites de son esprit.

La "nudité", c'est l'état de celui qui est dépouillé; évoque en partie la gêne que la plupart d'entre nous éprouvent. Le mot "nu" en revanche, n'éveille aucune association embarrassante.
Kenneth Clark, Le nu, Tome 1, p. 19
 
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